ATMO Grand Est, en partenariat avec le RNSA, assure la surveillance du contenu pollinique de l’air par le biais de huit capteurs répartis sur l’ensemble du territoire depuis les années 1990, permettant l’accès aux niveaux de concentration de pollens.
Publié le 13 décembre 2023
En complément de ce dispositif, les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg assurent le comptage des moisissures depuis 2007.
Depuis 2022, la surveillance des moisissures est devenue effective sur le site de Reims, complétant ainsi les données issues du site de surveillance strasbourgeois. Le site rémois avait auparavant fait l’objet d’une première évaluation entre 2004 et 2006. C’est donc logiquement que les moisissures sont à nouveau analysées sur ce site, pour permettre une comparaison de l’évolution des concentrations de spores depuis 2004.
Etant dépendantes des conditions climatiques, l’accès aux données quantitatives de moisissures permettra d’évaluer et de comprendre l’influence du réchauffement climatique sur l’évolution et les niveaux en spores fongiques. D’autre part, ces résultats pourront alimenter et enrichir les données sanitaires notamment en air ambiant.
A noter que la surveillance des moisissures bénéficie du soutien financier de l’Agence Régionale de Santé.
En bref
- Les moisissures apparaissent comme des champignons microscopiques qui colonisent notamment les sols et la végétation.
- Elles se développent le plus souvent à la faveur de l’humidité, sur un terrain propice (aliments, végétaux coupés, etc.).
- Elles utilisent deux méthodes de reproduction, une sexuée (deux individus) et une asexuée (un individu). C’est lors de cette dernière que la moisissure produit des spores disséminées en grande quantité dans l’air qui peuvent donner naissance à une autre moisissure.
Ce sont ces spores qui peuvent provoquer des allergies respiratoires.
Les moisissures correspondent à près de 25 % des contaminants biologiques de l’air qui incluent également les pollens, les bactéries ou encore les virus.
En Europe, les concentrations les plus élevées de moisissures dans l’air extérieur sont retrouvées sur la période été-automne (de mai à septembre/octobre), en lien avec le cycle de vie des végétaux.
Les effets sanitaires
Les études traitant des effets des moisissures de l’air ambiant sur la santé sont peu nombreuses et portent principalement sur leurs spores.
- En air ambiant, des effets à court terme sur la santé respiratoire mettent en évidence une association entre une exposition aux spores totales, ascospores, basidiospores, Alternaria, Cladosporium, Coprinus, Aspergillus/Penicillium et Botrytis et une exacerbation de l’asthme chez l’enfant. En revanche, les études chez l’adulte sont moins nombreuses.
- Ces effets sur la santé s’ajoutent à ceux des moisissures présentes dans les environnements intérieurs, qui sont à l’origine d’effets avérés sur la santé de l’enfant, tel que montré par l’expertise de l’Anses sur les moisissures dans le bâti, publiée en 2016. Par ailleurs, les effets mis en évidence et liés aux moisissures des environnements intérieurs pourraient être extrapolés à l’exposition aux moisissures dans l’air ambiant, compte tenu des connaissances scientifiques actuelles.
En l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible de définir une concentration en spores fongiques dans l’air ambiant en-dessous de laquelle aucun effet sur la santé n’est attendu pour la population générale.
Les bilans annuels
ATMO Grand Est publie ses bilans annuels des moisissures. Zoom sur :
- Les principales moisissures allergisantes surveillées
- Les techniques de mesure
- Les évolutions des index fongiques des principales moisissures