Publié le 8 mars 2023
Comment et pourquoi mesurer les particules ultrafines (PUF) ?
L’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a intégré les PUF dans la liste des polluants non réglementés dont le suivi doit être augmenté à l’échelle nationale depuis 2018. Cette recommandation s’appuie sur des études sanitaires qui mettent en évidence des effets sur les systèmes respiratoire et cardiovasculaire.
De plus, à cause de leur petite taille, les PUF sont capables de traverser les barrières biologiques, c’est-à-dire de passer dans le sang et ainsi atteindre d’autres organes.
Zoom sur la nouvelle étude menée par ATMO Grand Est
Nous venons de présenter les résultats d’une campagne de mesure des PUF dans le Haut-Rhin. L’étude est née d’une sollicitation de l’aéroport de Bâle-Mulhouse, encouragée par les recommandations nationales de la Direction de la sécurité de l’aviation civile et les citoyens résidant à proximité. Après une prise de contact en 2021, la campagne de mesure s’est déroulée pendant un mois durant l’été 2022 .
Pourquoi avoir choisi la période estivale ? Car c’est à cette période que le trafic aérien est le plus important.
L’objectif de la campagne était d’étudier spatialement les niveaux de PUF sur et autour de l’aéroport, notamment dans les agglomérations les plus proches :
- Saint Louis
- Bartenheim-la-Chaussée
- Blotzheim
- Hésingue
Nos équipes ont mis en place 11 points de mesure : 5 dans l’aéroport et 6 autres situés aux alentours avec des intérêts spécifiques. L’un d’entre eux était par exemple placé à proximité de l’autoroute A35.
Alors conclusion, qu’est-ce qu’on apprend dans le rapport ?
- Premièrement, l’étude a confirmé la forte variabilité spatiale des PUF. En d’autres termes, nos 11 points de mesures étaient relativement proches les uns des autres. En moyenne sur la campagne, nous avons pourtant observé des niveaux vraiment très élevés sur l’aéroport et élevés sur le site à proximité de l’autoroute, par rapport à ceux des zones périphériques. Cela confirme l’influence des émissions liées au trafic aérien et en particulier des moteurs d’avion, mais également la part non-négligeable du trafic routier.
A savoir : les PUF sont émises lors du processus de combustion. N’importe quel moteur émet donc des PUF. Cependant, les moteurs d’avions en émettent beaucoup plus que les véhicules routiers, car il n’existe pas de réglementation relative à la teneur en soufre dans le kérosène, contrairement aux autres carburants.
- Ensuite, les agglomérations étudiées présentaient des ordres de grandeur comparables à ceux mesurés sur la même période dans des villes comme Metz ou Strasbourg. Toutefois, l'influence ponctuelle de l’aéroport s’est notamment observée sur les communes environnantes qui présentaient des concentrations maximales 1,4 à 2,3 fois plus élevées qu’à Metz et Strasbourg qui ne se situent pas directement à proximité d’un aéroport.
- Enfin, l’étude a confirmé que cette influence de l’aéroport est très dépendante des vents. En effet, les PUF émises vont impacter les villes environnantes dans le cas où le vent viendrait de l’aéroport. Dans le cas contraire, l’impact de l’aéroport est moins notable compte tenu de la forte variabilité spatiale des PUF.
Pour accéder aux résultats détaillés, retrouvez le rapport complet ici
Version allemande (traduction réalisée par l'EuroAirport)
Campagne de mesure des particules ultrafines sur l…
Premières mesures des PUF sur l'agglomération de Strasbourg en 2019-2020
Publication
Rapport bibliographique sur les particules ultrafines (PUF)