Fêtes de fin d’année : des pics de pollution liés aux artifices en Alsace

L’année 2025 a débuté sous un ciel illuminé par les feux d’artifice en Alsace, mais ces festivités ont également marqué les analyseurs de qualité de l’air d’ATMO Grand Est. Cette pratique festive, bien ancrée dans les deux départements alsaciens, a engendré des niveaux exceptionnellement élevés de particules dans l’atmosphère pendant quelques heures de la nuit du Nouvel An.

Entre minuit et 2h du matin le 1er janvier 2025, des moyennes horaires atteignant près de 400 µg/m³ à Strasbourg et plus de 300 µg/m³ à Colmar ont été enregistrées. Ces valeurs, bien au-dessus des niveaux habituels, sont directement liées aux émissions intenses de particules générées par les feux d’artifice et les pétards. Malgré ces pics élevés, aucun dépassement du seuil d’information et de recommandation n’a été observé à l’échelle de la journée, les concentrations étant rapidement redescendues après cette montée fulgurante.

Les particules émises par les feux d’artifice présentent une signature chimique unique. Leur composition inclut des niveaux anormalement élevés de sulfate, de chlore et de métaux tels que le baryum, le cuivre ou le strontium. Ces éléments, utilisés pour produire les couleurs éclatantes des feux d’artifice (par exemple, le baryum pour le vert ou le cuivre pour le bleu), ajoutent une complexité supplémentaire à la pollution atmosphérique.

Bien que les seuils réglementaires n’aient pas été dépassés sur 24 heures, les concentrations élevées enregistrées sur une courte période représentent une exposition intense pour les personnes se trouvant à proximité. Les métaux contenus dans ces particules sont particulièrement préoccupants, car ils font partie des contributeurs majeurs du potentiel oxydant des particules, un indicateur clé de leur dangerosité pour la santé. À court terme, une telle exposition peut irriter les voies respiratoires et aggraver les symptômes chez les personnes sensibles.

Ces observations nous rappellent l’impact environnemental et sanitaire des feux d’artifice et des pétards, souvent méconnu. Si ces artifices font partie des traditions festives, il est essentiel de réfléchir à des moyens de limiter leur utilisation ou de privilégier des alternatives moins polluantes. Protéger la qualité de l’air, c’est aussi protéger notre santé, même lors des célébrations.